Avranches 1210-1230 - BM - ms. 0003

- Costume de femme noble - Première moitié du XIIIe siècle -

Par Laetitia

Rédigé en avril 2013

Mise à jour en novembre 2013

     Parce que mes projets de reconstitution se multiplient comme les petits pains, quand je me suis attelée à la confection du costume de noble dame haut statut 1230, j'ai tenu à ce que sa validité historique déborde sur quelques poignées d'année autours de ce choix de date.

     Une participation à Bouvines1214 m'imposait une compatibilité avec le début du siècle, et l'évocation de Jeanne de Toulouse, épouse d'Alphonse de Poitiers, dans le cadre d'un autre projet étirait mes exigences jusqu'à 1250.

 

     Les silhouettes des femmes qui m'ont servi de référence m'encourageaient dans la faisabilité de la chose. Il ne semble pas y avoir de différences marquantes, en effet, sur les points principaux (Lire à ce propos l'excellent article d'Hémiole sur la mode féminine au XIIIe siècle).

      Restait à faire attention à ne pas réaliser d'accessoires trop pointus ou typiques de certaines décennies.

     

      Le résultat, bien-entendu est consensuel. Il ne peut pas être représentatif ou typique de toutes ces décennies, mais doit essayer cependant d'être historiquement possible et valable.

La chemise

Bible de Maciejowski - Folio 42 verso

      J'ai eu la chance de pouvoir voir de très près la chemise dite de Saint Louis à Notre-Dame de Paris et de pouvoir photographier de jolis détails de couture. L'article sur cette relique, de Martine Anderlini et Gaëlle Bernard (cette dernière ayant fait l'analyse de toutes les coutures d'un point de vue technique) a été très précieux pour la réalisation de cette chemise que je voulais le plus proche des techniques potentielles du XIIIe siècle (n°84 du magasine Moyen Âge).

     Sans reproduire l'objet en question, il était plus que tentant d'introduire dans l'ouvrage des marqueurs de couture communs aux sous-vêtements connus de la famille royale (la chemise de Louis IX (voire son cilice, même si c'est un peu particulier) et l'auqueton d'Isabelle de France). J'ai donc utilisé les mêmes points de coutures, le même dessin des manches et la même décoration de col. J'ai aussi testé la théorie de Gaëlle Bernard sur le confort des coutures du col et des poignets sur l'endroit de la chemise.

     Une sorte de galop d'essai pour une réalisation plus proche de la fameuse chemise, peut-être pour le futur costume d'Alphonse de Poitiers.

     Bien-sûr, j'ai féminisé le patron de cette chemise. Il a été allongé (au-dessus des chevilles), les godets centraux qui partaient de la taille ont été supprimés pour en ajouter deux sur chaque côté, remontant aux aisselles (technique qu'on retrouve sur les tuniques de Sainte Claire et de Sainte Elisabeth de Thuringe).

     En images, cela donne ça :

(remarque : que les photos accolées de la chemise de Saint Louis et de ma réalisation ne fassent pas penser que j'ai voulu copier la dite chemise. Ces photos servent juste de référents pour les techniques de couture et de décoration).

     L'aspect général présente une bonne cohérence. Le choix d'un lin fin (20 fils/cm) approchant du tissu de la relique de Saint Louis (28 fils/cm) n'y est pas étranger. Le patronage de la chemise, notamment la forme des manches présente un tombé satisfaisant.

     Les manches, rapportées à ma taille, donnent un aspect similaire à la relique. Le resserrage au poignet maximal et l'amplitude qui s'accroit depuis l'avant-bras jusqu'aux épaules dessinent ainsi des manches typiquement XIIIe siècle.

     Les coutures utilisées ont été les mêmes que celles relevées par T.Anderlini et G.Bernard sur la chemise de Saint Louis : des coutures emboîtées presque partout (emmanchures, manches, coutures verticales, goussets), des coutures rabattues pour les épaules, des ourlets bord-à-bord pour la terminaison des manches sur le poignet, et une parmenture sur l'endroit pour le col.

     La parmenture du col n'est pas aussi fine que celle de la chemise de Saint Louis, mais le tissu n'est pas aussi fin non plus. De plus, l'ouverture du col de cette réalisation n'est peut-être pas assez grande. J'envisage de refaire le col un peu plus large.

     Un petit compromis technique a été concédé sur le poignet. En effet, l'étroitesse de la manche de la chemise de Saint Louis laisse penser que le vêtement était cousu sur sa partie terminale à même le porteur. Pour des questions d'ordre pratique, je désirais pouvoir m'habiller sans l'aide d'une couturière à chaque passage de chemise. Un petit laçage très discret, s'apparentant a de la couture, à été utilisé pour refermer cette couture d'ourlet bord-à-bord.

La cotte :

     La couche supérieure de mon costume devait refléter le statut souhaité.

     La matière, la décoration et le patron ont été les leviers permettant de jouer sur différents marqueurs de richesse.

 

     - La matière : Un sergé de laine d'une certaine épaisseur (c'est une cotte d'hiver), à la teinte riche et soutenue a été choisi. La doublure est en soie bleue.

     Cette laine offre une protection contre le froid efficace puisque testée en extérieur en hiver.

- Le patron : La robe a été faite sur une proposition de Carlson sur la tunique de Sainte Elisabeth de Thuringe. (Visible ici)

Proposition de patron de Carlson

     Le tombé est très satisfaisant, les plis me plaisent beaucoup. L'ampleur et la longueur de cette cotte correspondent à son haut statut.

     La forme des manches semble en accord avec les illustrations historiques.

   

     L'assemblage des godets latéraux, des goussets et des manches forme un joli puzzle qu'il est difficile de décortiquer tant qu'on ne l'a pas pratiqué.

     Si je reste convaincue par le rendu global du plissé et des manches, le col me pose un réel problème. En effet, par la suite, ayant pu voir des photos variées de cet objet, je ne rejoignais absolument plus Carlson sur sa proposition.

     Heureusement, le col de la tunique de Sainte Claire, bien que n'utilisant pas de bouton pour la fermeture, présente une ouverture latérale qui ne rend pas improbable ma réalisation. L'usage du bouton reste cependant moins heureux qu'une fermeture à lacet ou lien. Mais le choix du bouton s'intégrant parfaitement dans ma décoration, j'ai pris la décision de le maintenir pour le moment.

Col de la tunique de Sainte Claire - Photographie de : Paola Fabbri Storia del Costume

     - La décoration : La décoration de cette robe au col et aux poignets se justifie par la richesse du personnage évoqué. Cependant j'ai tenu à faire souffler un "petit air Louis IX" sur cette réalisation. Savoir tenir son rang, tout en montrant de l'humilité est un leitmotiv. Cela se résume à allier le luxe et la sobriété, gymnastique particulière. Le luxe par la matière employée : des perles de nacre, la sobriété par la réalisation d'un effet visuel de simple liseré avec le double rang de trios de perles disposés à la façon d'un chemin.

Les manteaux :

     Deux manteaux sont envisagés pour ce costume. Un d'apparat ou de cérémonie, de type "cape", et un de voyage. Les deux types se retrouvent sur toute la première moitié du siècle évoqué sans problème.

 

     - Manteau "cape" :

     Pas de soie, de brocart ou d'or dans cette réalisation qui donc n'est pas vraiment en soit, destinée à des cérémonies, mais un sergé de laine rouge-brique, doublé de soie, surligné d'une fine et discrète broderie. Le manteau est maintenu par une cordelette de soie tressée aux doigts qui se termine par des pompons.

 

     La façon de tenir ce genre de manteau le met cependant dans la catégorie de l'apparat plus que du pratique en tout cas. En effet, plus ce genre de manteau sera richement doublé, plus il pèsera et handicapera son porteur. Ce genre de vêtement n'est pas conçu pour permettre une grande liberté de mouvement.

     La légèreté de sa réalisation (pas de fourrures, par exemple), en fait ici un manteau au sens classique du terme.

     - Le manteau de voyage : ( En cours de réalisation ).

Les coiffes :

- Filet - barbette - résille : (coiffe souvent nommée "touret")

 

     La coiffe est ce qui couronne (au propre comme au figuré) un costume, qui le termine. Pour mes costumes 1230 ou 1250, j'ai tenu à réaliser la coiffe la plus typique du statut que je souhaitais évoquer : le filet et la barbette.

 

     Cette coiffe qui se termine par un petit "touret" (et qui en porte souvent le nom), est constituée globalement d'un bandeau (le filet) plus ou moins à fanfreluches qui cerne le haut de la tête en passant par le front, comme une couronne de tissu, et d'un autre bandeau (la barbette) qui passe sous le menton et sur le haut de la tête. Il n'y a pas deux filets/barbettes identiques. Diverses options se mêlent à l'obtention de ce type de coiffe :

     - La forme du filet :

     Plus ou moins ondulé, parfois semblant être comme gambisé, le choix de la réalisation de ce bandeau fera toute l'âme de la coiffe. Il offre une grande variété de formes dans les diverses illustrations historiques.

     - L'arrière de la coiffe :

     Un tissu sur les cheveux, ou une résille, ou encore des cheveux libres ou nattés termineront de rendre cette coiffe aussi variée que possible.

 

     Ma coiffe a été réalisée avec un filet faiblement ondulé, une barbette ajustée mais de surface limitée, et d'une résille pour discipliner les cheveux sur l'arrière.

Photographie prise par Julien Bourdette

     Mais cette coiffe si typique du XIIIe siècle est-elle valable pour le début du siècle ? On m'a raillée pour son usage lors de l'édition Bouvines 2011. Et pourtant, cette coiffe est aussi valable pour les toutes premières années du XIIIe siècle, et plutôt  deux fois qu'une.

     De multiples sources en montrent déjà l'usage pour le tout début du siècle. Notre-dame de Paris, un manuscrit d'Avranches, plusieurs vitraux de la Cathédrale de Chartres.

     Ce n'est peut-être pas la coiffe la plus représentative des années 1200-1210, certes, mais elle semble, de par les personnages qu'elle coiffe dans ces œuvres, être à l'ultra pointe de la coquetterie du moment. Les séductrices, voire les prostituées en sont affublées, sans que s'en dégage une connotation péjorative pour autant, car dès les années 1220, elle se multiplie sur les têtes de la noblesse dans les représentations artistiques.

 

     Elle est la coiffe des femmes élégantes.

Cathédrale de Chartres, vitraux datant de 1205-1215 :

Dès le début du siècle on retrouve cette coiffe, portées par les élégantes, les séductrices, les prostituées...

(Cliquez sur les images pour lire le détail du vitrail. Photographies : Laetitia Martini)

 

Pesée des âmes - Notre-Dame de Paris - 1210 : (Photographies Laetitia Martini)

Bien que restaurée par Viollet-le Duc, l'original d'une partie de cette scène est conservée au Musée du Moyen-âge de Cluny, à Paris (et notamment, la porteuse du "touret").

Cette porteuse est représentative d'une certaine catégorie à la pesée des âmes: les élégantes ? Les femmes riches ? Ne peut être un symbole qu'un marqueur déjà porté et bien ancré dans son usage dans la société du moment. Le filet/barbette n'est pas rare et est déjà une image de ce tout début de siècle.

 

Bible glosée - Paris - 1210-1215 - Bibliothèque Mazarine ms0135 :

 

Cathédrale de Chartres, vitraux datant de 1215-1225 :

La femme du maître de Saint Julien porte le filet/barbette. Quand elle devient son épouse également. Elle ne le quittera qu'en quittant le monde pour suivre son mari en pénitence.

Saint Julien - médaillon 8 (photographie : Laetitia Martini)

 

Avranches 1210-1230 - BM - ms. 0003

 

Cathédrale de Chartres, vitraux datant de 1215-1225 :

Sur les vitraux de la Vie de Saint Nicolas, nous trouvons un premier exemple de l'utilisation conjointe des filet, barbette et résille.

La vie de Saint Nicolas - médaillon 18 (photographie : Laetitia Martini)

 

- La guimpe :

 

     Moins controversée, la guimpe, bien confortable en hiver, peut être une alternative au port de la coiffe filet/barbette.

Bible de Maciejowski - Folio 14 recto

Les chaussures :

- Les chaussures médiévales ont-elles un genre ?  

 

     Les pièces archéologiques, qui sont les meilleures sources à tout point de vue pour la réalisation des chaussures, sont lacunaires dans un domaine : le genre. A qui appartenaient les objets retrouvés ? Des hommes ? Des femmes ? Leur taille peut être un indice, certes, mais pas une certitude : certaines femmes ayant des pieds plus grands que la moyenne des adultes de leur sexe et certains hommes, au contraire, des pieds plus petits.

    Les approches statistiques peuvent donner des indices, également, de grandes tendances sur certains modèles qui seraient plus fréquents en petites tailles, sur d'autres qui le seraient plus en grandes tailles (voir certains tableaux du livre de Francis Grew et Margrethe de Neergaard "Shoes and Pattens" aux éditions Boydell). Mais aucun de ces tableaux ne semblent exclure totalement, les extrêmes de chaque modèle.

     Les autres sources historiques peuvent-elles nous être plus utiles ? Les chaussures féminines sont bien moins souvent visibles sur les sources que celles des hommes. La longueur des vêtements empêchant d'en voir plus que le bout la plupart du temps. Un bout, relativement pointu, pour la période qui nous intéresse, tout comme le sont celles des hommes. Sur un même ouvrage, il peut être intéressant de comparer les chaussures portées par chaque sexe. Sur le fameux exemple de la bible dite de Maciejowski (choisie ici pour la multitude de saynètes, et un nombre non négligeable de chaussures féminines entièrement visibles), il semble que les chaussures des deux sexes ne soient pas différentes. Celles que l'on retrouve aux pieds des femmes, le seront à une page ou à une autre de cette bible, aux pieds d'hommes.

     Il n'est donc pas déraisonnable de poser comme hypothèse que les chaussures ne semblent pas vraiment avoir de genre pour la période qui nous concerne ici. En prenant cela comme postulat de départ, je m'autorise d'entrée la liberté de choisir un modèle qui me plait parmi l'éventail des pièces archéologiques retrouvées, sans plus me poser la question du genre.

 

- Choix de la forme et des décorations :

 

     Pour réaliser des chaussures dignes du rang de mon personnage, je me devais d'avoir recours à un artisan spécialiste, puisque je n'ai pas encore acquis l'habilité nécessaire à la confection de chaussures raffinées. Je tenais à faire faire des chaussures sur mesures, sur un dossier personnalisé.

     Mon choix s'est porté sur des chaussures basses (on peut en voir quelques unes sur la bible dite de Maciejowski), qui pourraient évoquer la richesse du personnage représenté. La période à laquelle elles se réfèrent, doit être assez large pour rester valable sur la première moitié du XIIIe siècle.

     Leur décoration me laissait le choix entre la peinture, la broderie, le cuir repoussé, les pièces ajourées, la teinture... J'ai opté, après observations des pièces de fouilles, pour des chaussures ajourées auxquelles j'ai ajouté le paramètre teinture. 

 

     La pièce qui m'a servi de référence pour la proposition d'ouvrage à un artisan est tirée de l'ouvrage "Shoes and pattens", cité plus haut. C'est une chaussure qui couvre complètement la période donnée : le début/milieu du XIIIe siècle. Elle possède un laçage latéral, est basse, et surtout, elle est ajourée par une décoration très esthétique. De plus, nous pouvons accéder à un croquis de proposition de reconstitution, ainsi qu'à l'éclaté de son patronage. Données très utiles à une réalisation fidèle.

 

Chaussure première moitié XIIIe siècle

Fig.25, p.19 "Shoes and pattens"

 

Chaussure première moitié XIIIe siècle

Fig.115, p.81 "Shoes and pattens"

     Leur bout n'était cependant pas assez pointu pour coller parfaitement à l'ensemble des représentations graphiques ou statuaires historiques. Une exemple de chaussure plus réçent, mais très similaire nous a donc aidé à peaufiner le projet. Cela montre également, que ce modèle de chaussure couvre une période bien plus large et qu'elle pourra être aussi utilisable sur un costume XIVe.

Chaussure XIVe siècle, Lochem

Fig.14a, p.50 "Stepping though Time", sous la direction d'Olaf Goubitz

     Autre modification du projet par rapport à la pièce archéologique intitiale : l'ajout d'une bande cousue sur le haut de la chaussure. Outre l'apport à une finition encore plus raffinée, des traces de coutures sur la pièce d'origine laissent penser qu'elle a réellement existée.

     Un renfort talon a été ajouté ainsi qu'une bavette sur tout le pourtour des semelles.

     Aucun indice de teinture, mais pour augmenter encore la qualité de l'objet produit, je l'ai ajoutée au projet.

 

     L'ouvrage a été confié à NP-Historical Shoes, dont je lorgnais avec envie les modèles exposés depuis des années, me promettant un jour d'avoir recours à leurs services. Je dois dire que le résultat est à la hauteur de mes attentes. Outre leur grand confort, ces chaussures sont en tout point conformes à ce que je désirais... Elles sont juste magnifiques.

 

Proposition de chaussures première moitié XIIIe siècle.

Réalisées par NP-Historical Shoes

Les bijoux et accessoires :

- Les bagues : 

 

     Mon personnage porte deux bagues.

     La première est une inspiration basée sur des formes et des techniques repérées sur des pièces de fouilles londoniennes en étain. Le motif a été librement choisi : une croix.

     L'autre est une reproduction par Aurificina Treverica d'une bague en or française du XIIIe siècle avec un cabochon de saphir. L'originale a été mise en vente chez l'antiquaire Fabian de Montjoye à Paris. En voici le descriptif : "Rare bague du Moyen Âge français en or (haut titre). Le chaton en cupule est orné d'un cabochon de saphir d'une belle couleur soutenue, très probablement originaire du Massif Central (Riou Pezzouliou près du Puy en Velay) retenu par quatre griffes. L'anneau porte un décor de feuille ciselé sur les épaules." La copie est en argent plaqué or 24 carats, et la pierre bleue est un disthène (kyanite).

 


Bagues en étain des Ceramic Phase 7 et 9 (respectivement 1200-1230 et 1270-1330) ("Dress accessories 1150-1450" Geoff Egan et Frances Pritchard) - Proposition de réalisation

 

Bague argent plaqué or et Disthène d'Aurificina Treverica

(encart : bague originale, or et saphir XIIIe siècle, France.)

 

- Le chapelet : 

 

     Ou pater noster. Patenostre.

     Pour réaliser cet objet il m'a fallu réfléchir sur sa matière, sa forme et sa taille. Je me suis basée sur plusieurs sources pour m'aider dans ces choix :

    - La première source a été trouvée dans le Hampshire, et est donnée avec une fourchette de temps large (13e-15e siècle). Elle confirme, comme quelques sources écrites, que l'os ou l'ivoire pouvaient être utilisés pour les chapelets (tout comme le "Livre des métiers" de Boileau, donnant pour 1268 une des quatre guildes de paternôstriers spécialistes de l'os et de la corne). Cette découverte anglaise donne aussi une idée de la forme potentielle des perles.

     - La seconde, est ce chapelet irlandais de 1260, conservé au musée de Cork. Composé d'une centaine de perles en ambre de deux diamètres différents, il a été monté retrospectivement. Sa forme actuelle est donc sujette à caution. Cependant quelques illustrations du début du XIVe montre que la forme fermée des chapelets est envisageable. D'autres chapelets en cette matière, datés de 1250 ont été également retrouvés, toujours en Irlande.

     

     si la seconde source m'a permis de décider de la forme et de l'ampleur du chapelet que j'allais réaliser, la première m'a permis de justifier la substitution de la matière. L'usage de l'ambre n'est pas exclue pour une réalisation ultérieure, mais je n'ai pas encore trouvé de perles en cette matière qui correspondent à cette source irlandaise. Aussi, tout en concervant la forme et l'ampleur de cette rare source complète, j'ai utilisé des perles en os pour la réalisation.

Chapelet en os ou ivoire, 13e-15e siècle. Hyde Abbey, Winchester

(piste trouvée sur le forum de Mediaephile)

 

à gauche : chapelet en ambre, 1260, Irlande

à droite : proposition de réalisation d'un chapelet du 13e siècle.

Perles en os de Bikkel en been

A suivre : chausses, ceinture, aumônière...